Nous vous proposons de revenir ici sur les principes d’implantation des détecteurs automatiques dans le cadre d’un SSI, selon les conditions architecturales et climatiques.
(Au sens de la réglementation, des normes notamment NF S 61-970, de la règle R7 et des données constructeurs)
En premier lieu, la réponse des détecteurs étant fonction de la surface surveillée, de la hauteur du local, de l’environnement et de la nature du feu, certaines restrictions peuvent s’appliquer à leur utilisation dans des locaux de grande hauteur.
A ce propos, on entend par hauteur du local la distance entre les surfaces basse et haute limitant l’espace à surveiller. Ainsi, la surface basse peut être un plancher ou un faux plancher et la surface haute peut être un plafond, un faux plafond ou la toiture, lorsque la sous-face de la toiture constitue le plafond. C’est alors que lorsque la surface haute n’est pas plane, cette distance est évaluée en considérant le point le plus haut lui appartenant.
Ainsi, la relation entre l’aptitude des diverses classes de détecteurs ponctuels et la hauteur du local ainsi que les limites d’utilisation sont indiquées au tableau suivant :
Légende du tableau :
Hauteur du local (h en m) | Chaleur | Fumée | Flammes | |
Classe A1 ou A1S ou A2 ou A2S ou A2R ou B, ou BR ou BS |
Classe A1R |
|||
h ≤ 4 |
– |
– |
– |
– |
4 < h ≤ 7 |
X |
– |
– |
– |
7 < h ≤ 12 |
X |
X |
– |
– |
12 < h ≤ 25 |
X |
X |
X |
Suivant modèles |
25 < h |
X |
X |
X |
X |
NB : Pour les détecteurs par aspiration et détecteurs linéaires de fumée ; lorsque la hauteur du local est supérieure à 12m, l’analyse de risque peut conduire à installer un second niveau de détection.
Contrairement à certains modèles de DAAF, les présents détecteurs destinés à intégrer un SDI ne s’installent pas en applique.
Aussi, les détecteurs multicapteurs (détecteurs de fumée incorporant un capteur de température aidant à la prise de décision de l’alarme feu) ne sont pas adaptés aux locaux d’une hauteur supérieure à 7m.
Enfin, les détecteurs linéaires de fumée et les détecteurs multiponctuels peuvent être utilisés jusqu’à 12m de hauteur ; lorsque la hauteur du local est supérieure à 12m, l’analyse de risque peut conduire à installer un second niveau de détection.
Les détecteurs peuvent être utilisés dans une gamme de température comprise généralement entre – 10°C et + 40°C, conformément aux normes, et lorsque les conditions physiques de leur environnement sont telles que le givrage ne peut absolument pas se produire.
Ainsi, le seuil de la température de déclenchement de la partie thermostatique des détecteurs de chaleur doit être supérieure de 15 à 35°C à la température la plus élevée susceptible d’être produite au voisinage du détecteur par des effets naturels ou dus à l’activité exercée (attention aux fluctuations de température rapides avec des détecteurs thermovélocimétriques).
Attention cependant à ne jamais implanter un détecteur à proximité d’une source de chaleur (chauffage, éclairage, etc. …).
Enfin, précisons que les détecteurs de chaleur sont définis en fonction de la température d’application et ce, au sens de la norme NF EN54-5. En effet, seuls les détecteurs de chaleur de classe A1, A2 ou B sont appropriés pour la surveillance d’ambiance, les classes de C à G étant généralement réservées à la surveillance d’objet ou d’équipement.
Classe de détecteur |
Température typique d’application (°C) |
Température maximum d’application (°C) |
Température minimum de réponse (°C) |
Température maximum de réponse (°C) |
A1 |
25 |
50 |
54 |
65 |
A2 |
25 |
50 |
54 |
70 |
B |
40 |
65 |
69 |
85 |
Tous les types de détecteurs peuvent être utilisés dans un courant d’air ambiant dont la vitesse n’excède pas 5 m / s (sauf détecteurs équipés de tubes de prélèvement).
Dans le cas contraire, seuls les détecteurs de chaleur et de flammes peuvent être utilisés dans le local, étant par nature insensibles au régime aéraulique.
Influence de l’effet « Stack » :
Principe : Les détecteurs ponctuels de fumée peuvent être sensibles à l’effet de cheminée, dénommé aussi effet « Stack ». Cet effet résulte effectivement de la circulation de l’air au sein d’un bâtiment, à la suite de la différence de pression entre les étages ainsi que la différence de température interne et externe. Ces phénomènes peuvent créer des courants d’air (un bâtiment équipé d’un système de climatisation peut provoquer les mêmes effets). |
Deux remèdes peuvent ainsi être appliqués pour éviter ces courants d’air :
1ère solution : A l’aide de mastic plastique, rendre étanche les tubes d’installation aboutissants au socle du détecteur. |
2ère solution : Mettre une plaque d’étanchéité entre le socle du détecteur et le plafond. |
Tout d’abord, il faut surveiller les vibrations :
En effet, dans les conditions de leurs sites d’installation, les détecteurs ne devront pas être soumis à des vibrations supérieures en fréquence et en amplitude à celles spécifiées par la norme en vigueur.
Ensuite, nous devons également faire attention à l’humidité :
En effet, dans les conditions de leurs sites d’installation, le taux d’humidité maximal auquel doivent fonctionner les détecteurs doit être celui spécifié par les normes série EN54 et donc, compris entre 90 et 95% à + 40°C (et anciennement par la norme NF S 61-950 ; compris entre 80 et 85% à + 40°C).
Il faudra ensuite prendre en compte les fumées, la poussière, les aérosols et certains phénomènes similaires.
En effet, s’ils sont consécutifs à l’activité exercée dans un local surveillé par des détecteurs de fumée, ils peuvent être cause d’alarmes non justifiées.
Dans ce cas, il est nécessaire de choisir des détecteurs qui, de par leurs principes, sont moins sensibles aux phénomènes parasites en cause.
Si, pour des raisons impératives, cette condition ne peut être satisfaite, les détecteurs utilisés pourraient être munis de dispositifs spéciaux (par exemple des filtres à poussière) destinés à minimiser le plus possible l’effet des phénomènes parasites. Les détecteurs appelés à fonctionner dans ces conditions devront être acceptés par le prescripteur.
Détecteurs de fumée :
Après cela, nous devrons porter attention aux rayonnements lumineux.
Les détecteurs de fumées et de chaleur, étant normalement insensibles à ce genre de rayonnement, ne sont soumis à aucune restriction d’emploi à cet égard.
Par contre, les détecteurs de flammes peuvent être perturbés s’ils sont irradiés, directement ou indirectement, par certaines sources lumineuses (éclairs, arcs électriques, etc. …). de plus, ils ne peuvent être utilisés que si la vue sur la zone à protéger est dégagée.
La modulation du rayonnement incident (par exemple par des éléments réfléchissant en mouvement) peut également être la cause d’alarmes non justifiées. Lorsque l’emploi de détecteurs de flammes est envisagé dans un milieu où la probabilité de causes perturbatrices ne peut être négligée, il est recommandé de tenir compte de ces facteurs pour le choix des détecteurs et pour leur implantation.
Les distances seront également un point essentiels à étudier au moment de l’implantation :
Premièrement, les détecteurs de fumée : La distance horizontale entre les détecteurs automatiques de fumée et les murs ne doit pas être inférieure à 0,5 m. Excepté dans le cas suivant : |
Deuxièmement, les détecteurs de chaleur : La distance horizontale entre les détecteurs automatiques de chaleur et les murs ne doit pas être inférieure à 1 m. |
Enfin, s’il existe des solives, des poutres ou des gaines de climatisation courant sous le plafond et dont la hauteur est supérieure à 0,15 cm, cette distance minimale de 0,5 m, entre les détecteurs automatiques et ces éléments de construction, doit être respectée. |
Bon à savoir : L’espace autour d’un détecteur, représenté par une demi-sphère de 0,5 m de rayon pour les détecteurs de fumée et de 1 m de rayon pour les détecteurs de chaleur, centrée sur le détecteur, doit rester absolument libre de tout stockage et installation.
Tout d’abord, les détecteurs de chaleur : Les détecteurs de chaleur doivent normalement être implantés directement sous le plafond ou la toiture. Deuxièmement, les détecteurs de fumée : En effet, « a » est fonction de la hauteur « h » du local à surveiller et de l’inclinaison (I) du plafond de la toiture. Ainsi, ces détecteurs doivent impérativement être implantés suivant ces distances afin d’échapper à la couche d’air chaud (effet « Poulain ») stationnant au niveau du plafond, et qui empêcherait la fumée de parvenir jusqu’aux détecteurs. |
Ainsi, voici ci-dessous le tableau de Distance verticale « a » (en cm) de l’élément capteur du détecteur de fumée au plafond ou à la toiture :
Hauteur du local (en m) |
I ≤ 15° | 15° < I ≤ 30° | I > 30° | |||
Min |
Max |
Min |
Max |
Min |
Max |
|
h ≤ 5 |
3 |
20 |
20 |
30 |
30 |
50 |
5 < h ≤ 7 |
7 |
25 |
25 |
40 |
40 |
60 |
7 < h ≤ 9 |
10 |
30 |
30 |
50 |
50 |
70 |
9 < h ≤ 12 |
15 |
35 |
35 |
60 |
60 |
80 |
Regardons ensuite le cas des toitures en pente :
En effet, dans les locaux ayant une toiture en pente d’une inclinaison supérieure à 20° dont la face intérieure constitue en même temps le plafond, il est nécessaire d’implanter une rangée de détecteurs dans le plan vertical passant par le faîtage ou dans la partie la plus haute du local.
Enfin, concernant les toitures à redents, il est impératif que chaque redent soit équipé d’au moins une rangée de détecteurs. Cette rangée doit alors être implantée du coté du versant de la toiture ayant la plus faible pente, ainsi qu’à une distance horizontale d’au plus d’1 m du plan vertical en passant par le faîtage. |
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